« Le 09 mai prochain, les habitants de Gresse-en-Vercors seront amenés à se prononcer sur l’investissement ou non de 9 canons à neige sur la piste des chamois.
Au-delà de cette question qui peut paraitre abrupte, c’est bien sur l’avenir du territoire communal sur lequel les gressoises et gressois seront invités à se prononcer.
Je salue d’abord l’initiative démocratique, tout à fait unique et qui montre l’implication citoyenne à laquelle la nouvelle équipe municipale emmenée par Jean-Marc Bellot croit depuis le début. Une démonstration de discours en acte, bravo à eux de s’en remettre à la décision collégiale et citoyenne pour construire l’avenir du territoire qui relève bien d’une responsabilité collective entre élus, habitants et acteurs de la société civile.
Là où certains médias ont laissé croire qu’il s’agissait d’un combat entre « pro » et « anti » station ou « nouveaux » ou « anciens » habitants, je crois au contraire que c’est un moment charnière pour la commune mais aussi pour le territoire du Trièves et des Alpes. Il y a urgence à montrer une autre voie vers une transition des toute façon inéluctable et enfin allier économie et écologie en impulsant une vision renouvelée et pérenne du développement.
La crise économique que nous traversons, en particulier en station avec la fermeture des remontées mécaniques ne doit pas nous faire oublier l’urgence climatique, précisément là où le climat se réchauffe deux fois plus vite qu’ailleurs.
La situation d’exception que nous traversons aujourd’hui nous offre l’opportunité de montrer tous les atouts de nos territoires de montagne dont les capacités de résilience sont considérables.
Gresse s’inscrit dans cette voie ! En ayant encore fait la démonstration cet hiver et l’été dernier, d’un public au rendez-vous, attaché à l’identité de la station et de ses atouts, aux grands espaces qu’elle offre et à la diversité de ses activités.
Nous sommes tous attachés à la station de Gresse en Vercors, le débat n’est évidemment pas là. La question est de savoir comment anticiper ce réchauffement climatique, comment construire une station plus résiliente, qui s’adapte durablement à cette évolution climatique.
Comment répondre aussi aux besoins des habitants, qui vivent là à l’année et qui aspirent à des services pérennes, renouvelés, modernisés et adaptés à leur quotidien.
Il y aura besoin d’efforts financiers, d’accompagnement, à tous les niveaux et il est sain et sage de prendre le temps de la réflexion, d’ouvrir un débat collectif sur l’orientation de ces prochains investissements. Il n’y a pas une solution magique, la potion miracle n’existe pas et il serait dangereux d’y croire. Il n’y a qu’une démarche collective pour élaborer une trajectoire au regard des réalités, des ressources financières et du contexte pour permettre ainsi une adaptation durable.
Je ne connais pas aujourd’hui une commune de station de montagne qui ne se pose pas cette question. Certaines ont commencé à engager des trajectoires innovantes, dans un souci de diversification mais répondant à une logique de développement économique durable et viable : la Clusaz, Bourg St Maurice, Métabief…
C’est un mouvement de fond qui s’amorce dans les Alpes et dans tous les massifs montagneux. Ne pas l’engager, serait irresponsable.
Les politiques départementales et régionales, même les plus réfractaires sortent d’une approche tout ski et son corollaire : le financement à tout va des projets d’enneigement artificiel. Les subventions diminuent au profit de projet d’investissements pour des activités diversifiées. C’est tout le sens du futur plan national montagne attendu avant l’été. Il serait donc périlleux de mettre tous ses œufs dans le même panier et de limiter les capacités d’investissement de la commune dans d’autres projets.
Je salue une nouvelle fois la volonté communale d’ouvrir le débat et je fais confiance à la clairvoyance des gressoises et gressois pour prendre les bonnes décisions. »