Le PNR rappelle que non, il ne « soutient » pas le projet de canon à neige.
Nous remercions Monsieur Jacques Adenot, président du Parc naturel régional du Vercors pour sa lettre du 15 avril 2021 expliquant que NON, le PNR ne soutient pas le projet actuel d’ajout de 9 canons à neige sur notre commune, contrairement à ce qui est malheureusement écrit dans les documents pro-canons.
Il n’y a eu qu’un avis technique de procédure, et en aucun cas un soutien.
Télécharger la lettre ✉️ 👉 https://gresse2050.fr/…/20210415_PNRV_Gresse_Reponse-soutie…
Extrait de la lettre :
📢 « Cet avis était donc une appréciation sur la procédure à suivre et ne constitue pas un positionnement sur l’opportunité ou non de mener le projet.«
📢 »Le référendum que vous avez initié ne doit à mon sens pas occulter une réflexion plus générale sur le développement économique équilibré, à long terme, de Gresse-en-Vercors. Vous avez bien identifié les questions de diversification touristique et l’élargissement de la notion de station de ski en un lieu d’attractivité quatre saisons en lien avec les patrimoines, et je pense que tous les Gressois pourront se retrouver dans cette perspective.«
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Prise de parole de François JOURNET, résident secondaire à Gresse depuis 1995.
Lettre adressée à l’équipe municipale de Gresse-en-Vercors le 11 avril 2021.
« A l’équipe municipale de Gresse-en-Vercors Madame, Monsieur,
Je bénéficie d’une résidence secondaire familiale depuis 1995 à Gresse-en-Vercors. Nous sommes ainsi dans notre famille une vingtaine de personnes fréquentant la commune, sans compter des amis invités, qui pourraient témoigner d’un intérêt pour Gresse, largement indépendant du ski alpin.
Mon attachement à Gresse-en-Vercors tient avant tout pour le site, avec le parc naturel du Vercors, et du fait de la taille limitée de sa station de ski. J’ai l’espoir que soit préservé l’essentiel, ce milieu montagnard précieux, avec des projets de développement qui évitent tout investissement lourd au profit du ski alpin à court terme, au détriment des nouvelles priorités. C’est pourquoi je soutiens, comme résident secondaire non-électeur sur la commune mais contribuant à ma modeste mesure l’économie de la commune, le projet actuel que j’ai découvert sur le site de la mairie.
Je précise d’où je parle :
J’ai découvert la montagne dans les années 70. Citadin, n’ayant pas fait de ski alpin réservé au plus riches, j’y ai découvert la marche, l’escalade, l’alpinisme, plus tard le ski de randonnée en apprenant sur le terrain. Je cherchais ce contact vital avec la nature sauvage. Le Vercors, le Haut Dauphiné, plus largement les univers montagnards sont devenus mon pays d’adoption.
Mais sitôt découverte, cette montagne qui valait promesse d’éternité, révélait sa fragilité. J’ai constaté avec effroi les effets de l’exploitation touristique anarchique au service d’intérêts spéculatifs (les stations d’Oisans par exemple), expression locale de cette croissance effrénée détruisant le vivant, aveugles aux conséquences. Le gaspillage de matière et d’énergie, les pollutions, la dimension mondiale des inégalités et des problèmes écologiques nous préoccupaient dès les années 70, mais nous avions l’espoir d’avoir le temps pour changer de modèle.
Entre 78 et 81, j’ai gardé un refuge en haute montagne durant l’été, appliquant la frugalité artisanale adéquate, refusant l’héliportage. Des touristes y rencontraient cette sauvagerie éblouissante qui change l’existence, grâce à l’utilisation d’une paire de chaussure (et cinq bonnes heures de montée abrupte). Les questions de l’aménagement en montagne, des limites de ces lieux, de la sur-fréquentation, furent posées à la construction d’un nouveau refuge de plus grande capacité : j’ai quitté le refuge. Quarante ans après, j’ai constaté (et photographié) l’évolution régressive spectaculaire des glaciers, largement documentée par ailleurs et dépassant les prévisions, avec des ruptures d’équilibre, des risques nouveaux considérables, modifiant totalement les pratiques alpines, le travail des guides. J’ai échappé de justesse il y a deux ans à une rupture de névé en été par effet de canicule, configuration inimaginable auparavant.
Je suis citadin. Ma passion de la montagne ne fait pas de moi un habitant permanent en montagne. Je suis donc un « touriste », mais qui ne cherche pas un « produit » de consommation supplémentaire. Je cherche un ressourcement, pour souffler de la pression de la ville (LYON), dont les avantages de services de proximités sont tempérés par la pollution
permanente, le bruit, et aujourd’hui l’épuisement de ces canicules redoutables qui font de l’été une saison peu vivable quand on vit dans un petit appartement.
Sur Gresse-en-Vercors
Depuis 95, je viens à Gresse, surtout hors saison de ski et de ses cohortes de véhicules. J’ai la chance immense d’y trouver le silence, goûter à l’air montagnard, sentir la nature changeante. Je suis monté des centaines de fois sur les crêtes du Vercors, recueillant des images à toutes saisons, qui prolongent ces moments heureux qui aident à tenir ensuite (nombre d’entre elles sur le site web : http://usdmhd.org/)
La station de ski, que je frôle l’hiver avant l’aube pour m’évader sur les crêtes avec crampons et raquettes, qui m’asperge du grésil artificiel de cette neige « de culture », appellation bonifiant le principe, n’est donc, vous l’avez compris, qu’un inconvénient pour moi. J’en sais cependant l’intérêt pour les habitants (la raison économique) et les skieurs de piste venus des villes. Les limites temporelles et spatiales de la station, font cependant de celle-ci un modèle vertueux relativement à ces méga-stations d’Oisans ou des Alpes du Nord, obéissant à des logiques d’une toute autre échelle.
Le problème des nouveaux canons à neige en discussion à Gresse, peut sembler modeste au regard des dégâts considérables vus ailleurs (sans parler du transport de neige et/ou des déposes en hélicoptère de skieurs). Mais au niveau de la commune, quand chaque geste compte, quand le local ne peut attendre les changements considérables que devrait impulser l’état mais sans cesse repoussés (Cf. la convention climat réduite a minima), il est aujourd’hui nécessaire de renoncer à ces « pansements » énergivores, d’efficacité au mieux temporaire, espérant repousser le durcissement climatique, dans une vision de court terme. L’urgence climatique est peut-être plus immédiatement visible en ville, tant dans l’expression climatique locale que dans les changements de conscience (cf. les manifestations pour le climat qui mobilisent énormément). La prise de conscience s’accélère, l’intérêt d’une population plus large pour des pays, accessibles, tel que celui de Gresse, permet d’envisager un autre modèle de tourisme. Un modèle qui implique également une grande prudence, quant à l’usage des moyens de transports, pour faire vivre au pays et la gare de Monestier est un atout à fructifier.
Pour conclure
J’apprécie particulièrement les périodes hors station de ski, et n’ai aucune inquiétude liée à une « dépréciation » de l’immobilier par l’abandon de canons à neige et un projet de réorientation progressive et réaliste des priorités touristiques. Je serai heureux (et fier même !) d’habiter sur une commune d’avant-garde où il s’agit de trouver, non pas un équilibre médian, mais la justesse, avec une pratique démocratique. »
François Journet
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Prise de parole de Brigitte Lafont, résidente
Lettre envoyée au collectif GRESSE 2050.
« Trop âgée sans doute pour me préoccuper des élucubrations qui parsèment facebook , je préfère parler et discuter après m’être renseignée et avoir recherché tous les éléments vérifiables pouvant peser sur ma décision.
Je passe sur le fait que l’équipe municipale a été élue sur des projets et des façons de gouverner auxquels j’adhère ainsi sans doute qu’une majorité des habitants (10 élus sur 11).Le problème des canons supplémentaires est venu s’ajouter de façon insidieuse depuis un an. Passons sur les circonstances désagréables qui donnent l’impression que des acteurs ont voulu forcer la main sans dévoiler leurs objectifs : leur présentation du projet est celui ci : La mairie doit garantir les prêts pour l’investissement de 9 canons supplémentaires pour une somme de 500 000€ qui serait peut-être subventionnée à hauteur de 30% par le département et 30% par la région. Faute de quoi la mairie prononcerait la fermeture de la station…
Bien, observons les faits : la mairie a engagé la commune dans l’investissement de l’élargissement d’une piste et dans le changement d’un transformateur qui permettra un meilleur fonctionnement des enneigeurs actuels. Elle doit procéder à un prêt pour ces travaux se montant à 200 000€ environ. Elle n’a donc nullement l’intention de fermer la station mais d’améliorer l’existant.
En lisant les magazines la région Rhône-Alpes, plan de relance État région et dans Isere mag le dossier « le tourisme peut-il rebondir en Isere ? », les perspectives d’action préconisées sont celles tournées vers la diversification des activités et l’aide aux acteurs en difficulté. C’est ce que je souhaite, diversifier et aider notre station de montagne, continuer à rencontrer des skieurs, randonneurs, des promeneurs des cyclistes heureux , des visiteurs de fermes, des pratiquants de nouvelles activités parapente, chiens, trottinettes, vélo …Voir des jeunes s’installer et vivre à l’année avec leurs enfants, voir les anciens les accueillir leur raconter le village, faire ensemble des petites choses comme mener à bien des projets, aider et s’aider, s’écouter.
Donc pour moi ces 9 canons ne sont pas un investissement vital pour la commune, ils vont contribuer à fragiliser le budget municipal et auront un impact négatif sur les autres projets.Je suis bien sûr dispo pour en discuter avec chacun.
Bien amicalement.
Brigitte. »
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Prise de parole de Marc Vanpé, élu de Saint-Andéol


« Faut-il installer des canons à neige sur le haut du domaine de ski alpin de Gresse-en-Vercors?
Plus que le cout de l’installation, c’est le coût de fonctionnement mis en rapport à l’apport pour les skieurs qui me questionne beaucoup.
Ces 9 nouveaux enneigeurs sont destinés à enneiger artificiellement une piste rouge desservie par deux téléskis raides.
Les bénéficiaires sont ou seront-ils nombreux? Sont-ils vraiment demandeurs d’un enneigement sécurisé sur cette piste?
Il me semble que ce profil de skieurs veut majoritairement parcourir de nombreuses pistes différentes en utilisant des remontées mécaniques rapides.
Ces skieurs ne sont pas à Gresse-en-Vercors et ils ont vraiment l’embarras du choix dans les Alpes…
Ces skieurs peuvent parfois « se perdre » à Gresse-en-Vercors mais ils n’ont pas besoin de ces canons à neige, ils s’adaptent aux chutes de neige du moment.
Ce sont des locaux qui aiment parcourir cette piste une ou deux fois de temps en temps après une belle chute de neige.
Ce sont des vacanciers qui descendront cette piste à l’occasion si c’est possible mais qui viendront quand même à Gresse même si cette piste est fermée.
Néanmoins, cette neige, il faudra la produire dans une zone ou il fait souvent moins froid que dans le bas du domaine.
Il faudra aussi remonter l’eau depuis la retenue collinaire si celle-ci est disponible en quantité suffisante.
Il faudra enfin l’étaler et en mettre une partie sous les lignes de téléskis.Quel sera le coût en eau, en électricité et en personnel pour assurer l’enneigement de cette piste?
Est-ce que les revenus généré par les quelques forfaits vendus aux skieurs de pistes rouges permettent de faire tout ca?
La réponse est assurément NON.
Est-ce que ces canons vont attirer des nouveaux skieurs à Gresse-en-Vercors?
La réponse est assurément NON.
Et dans quelques années, il faudra tout démonter comme il a fallu le faire pour le secteur de l’Aupet et comme il faudra le faire un jour sur les Alleyrons (qui n’ont pas servi depuis 2 ans et dont les pistes sont envahies par la forêt).
Sans même parler du coût environnemental; les coûts d’installation, de fonctionnement et de démantèlement me paraissent donc totalement disproportionnés au vue du bénéfice pour les quelques skieurs.«
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